Une tristesse émerge en moi, mais j’essaye de l’ignorer à tout prix pour ne rien laisser apparaître. Je sens l’émotion à deux doigts de déborder. La tristesse recule et revient à la charge dès que mes pensées se mettent à virevolter autour du sujet en question. C’est trop séduisant, je ne peux pas m’empêcher d’y penser. Je suis dans un état d’instabilité, de chaud-froid épuisant, dans le contrôle de chaque seconde pour garder un semblant de calme extrêmement fragile.
Refouler une émotion est une tentative de contrôler l’incontrôlable, de résister l’énergie vitale qui veut se mouvoir. Cet état de contraction et de tension est un jeu avec soi-même qui peut durer longtemps, tant que l’on est capable de bloquer ses ressentis.
En réalité, la durée d’expression d’une émotion dure de quelques secondes à quelques minutes. La clé est de lui apporter une attention consciente, entière et minutieuse. C’est-à-dire se tourner vers l’intérieur et ressentir les sensations physiques telles quelles, jusqu’à ce qu’elles évoluent d’elles-mêmes vers l’apaisement.
Refouler, c’est lutter contre le courant. Ressentir, c’est accompagner le mouvement.
Refouler, c’est se décorporaliser. Ressentir, c’est être pleinement présent.
Refouler, c’est être dans le déni. Ressentir, c’est s’accepter.
© photo Pexels – Maksim Romashkin
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