Lorsque mon amie et son copain se sont séparés, je me suis sentie frustrée de la voir tourner en boucle dans la tristesse et la culpabilité. Mes pensées insistaient « Ce n’est pas la bonne relation pour toi ! Ça suffit ! Cesse d’être dans le regret ! »
Un soir, j’ai pris le temps de ressentir consciemment mon irritation à son égard. En mettant mon attention sur mon corps, j’ai senti l’émotion sous la forme d’un courant chaud dans mon bas ventre. L’irritation a pris de l’ampleur puis s’est apaisée au bout d’une trentaine de secondes.
Le calme plat qui s’est installé m’a surprise. J’étais choquée de prendre conscience de l’intensité de mes émotions en réaction à son histoire. Tout de suite s’est pointée l’envie de m’excuser auprès d’elle pour mon empressement égoïste de la voir se rétablir rapidement de cette relation. J’ai pris conscience que mes réactions émotionnelles aux problèmes des autres et mon envie hâtive d’aider (voire de contrôler) étaient mon problème à moi.
J’ai poursuivi mon exercice introspectif avec une courte méditation. J’ai visualisé mon amie devant moi et je me suis adressée à elle.
« Je suis désolée d’avoir voulu te dévier de ta tristesse. Comment puis-je t’aider ? »
J’ai laissé les images venir à moi.
Dans mon esprit, mon amie m’a regardée puis s’est effondrée en larmes. J’ai senti une immense vague de tristesse traverser mon corps. J’ai ressenti cette tristesse avec une sorte d’empathie universelle en ayant conscience que l’émotion n’était pas la mienne. J’ai pris mon amie dans mes bras, lui offrant un espace sûr pour qu’elle y vive son émotion. J’étais dans l’ouverture et l’accueil absolu.
J’ai senti fondre en moi, son soulagement d’être accueillie dans son entièreté.
© photo Pexels – Alexey Demidov
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