En juillet 2021, je suis partie deux semaines à la Réunion pour assister au mariage d’une amie. Ce voyage m’a un peu secoué, car je traînais avec moi la peur de ne pas réussir à m’intégrer au groupe de personnes avec qui je passais mes journées et de me sentir exclue.
Un soir, couchée dans mon lit, lumières éteintes, j’ai décidé de plonger dans mes émotions au lieu de les refouler. Je devais accepter la présence de mon anxiété sociale qui me poursuivait depuis le début du séjour et y faire face.
Je me suis autorisée à ressentir les sensations physiques de ma peur et de ma tristesse. Cela a fait remonter à la surface des souvenirs de solitude après avoir changé de collège en 4ème. Je me suis souvenue de ma difficulté à créer du lien avec mes camarades de classe à cause de ma timidité. J’avais stocké dans ma mémoire la douleur de cette séparation entre les autres et moi.
Mes larmes ont commencé à couler en abondance. Mais dans un calme et silence complet, sans grimace ni respiration saccadée, car mon corps était dans un lâcher prise total et d’accueil sans résistance. C’était une expérience très différente des crises de larmes habituelles. Bien plus profonde et plus agréable à vivre. J’ai pu libérer une grande tension émotionnelle sans réveiller mes amies qui dormaient dans la même chambre. J’ai par la suite pu profiter du séjour avec plus de légèreté.
Cette expérience a mis en lumière la différence entre : être noyé dans l’émotion (qui est une expérience déstabilisatrice, longue et éparpillée) et la laisser nous traverser en conscience (qui est une expérience transmutatrice, courte, calme et centrée).
© photo Pexels – Jane Blaze
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