Je suis retournée sur mon compte personnel instagram après plus de six mois d’absence. J’avais peur de retrouver le contenu que j’avais partagé sur ce compte d’à peine 140 abonnés. J’étais terrifiée à l’idée de ressentir ma honte. La honte de moi-même, d’avoir partagé ces photos, écrit ces mots. J’avais l’impression que tout ce que j’avais créé dans le passé était stupide et que le monde entier riait dans mon dos.
J’étais effrayée par l’ampleur de cette honte, je redoutais de la ressentir dans toute sa puissance, comme si j’allais me laisser dévorer par elle et ne pas en ressortir vivante.
Je me suis assise sur mon canapé, mis mon ordinateur sur mes genoux et commencé à scroller lentement ma page pour ne pas tout dévoiler d’un coup.
J’ai pris le temps de regarder chaque image et d’être présente à l’émotion qui s’intensifiait. La honte coulait dans mes entrailles comme une lave brûlante. C’était un moment de torture long et douloureux. Je me sentais en danger, prête à fuir à tout moment avec l’envie de tout faire disparaître. Supprimer les traces de mon existence.
J’ai tenu bon. Cela a duré quelques minutes, une éternité. La honte a fini par se dissoudre et a laissé sur son passage une forte chaleur dans mon ventre et dans mon dos. Au moment où j’écris ces mots, 40 minutes se sont écoulées et mon corps est encore aussi brûlant.
Mais je ne me sens plus déchirée de l’intérieur. Juste en paix.
© photo Pexel – Ekaterina Belinskaya
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